Il est 20 heures et quelque. Sur France 2, on frôle l'incident. Une voix gronde: «Je ne fais pas de politique pour avoir des places! Et je vous remercie de ne pas sourire quand je dis cela... parce qu'il n'y a peut-être pas grand monde devant qui vous ne souririez pas.» Philippe Séguin est excédé. La fatigue, la défaite, l'amertume, sans doute. On n'ira pas pour autant le cajoler. Il a cherché tout ça, il l'a trouvé. Et puis, il a le ton exaspérant qui rappelle tellement ces profs qui vous sermonnaient parce que vous étiez ailleurs, dans vos rêves ou dans vos peurs... C'est le jeu de la politique en direct. Celle qui se fait devant les PPDA, les Sérillon. A cet instant, justement, Delanoë est chez PPDA. Heureux comme tout normal. Séguin, lui, n'en peut plus. Il a tant perdu, avec Paris. C'est le relâchement. Les lapsus qui surgissent («retraits/regrets»), la mâchoire qui se serre, les bras qui se tendent, les lunettes tripotées comme des béquilles et cet «arrêtez de sourire» autoritaire. Face à lui, Claude Sérillon, le plus Noir Désir des présentateurs de JT («Soyons désinvolte»), s'exécute. Sa bouche n'exprime plus rien. Sans doute se demande-t-il alors, comme nous, ce que peut bien signifier cette piètre sentence: «Il n'y a peut-être pas grand monde devant qui vous ne souririez pas»? Elle est bancale, cette phrase. D'autant que le sourire, c'est sa patte, à Sérillon. Une sorte de distance qu'il met entre lui et nous, lui et ses invités, lui et l'info du monde tel qu'il v
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