Depuis le 13 mars, la WebTV Nouvo.com, née il y a moins d'un an, est mise en redressement judiciaire. Si aucun repreneur ne se manifeste très rapidement, Nouvo risque d'être rayée définitivement du PIF (Paysage de l'Internet français). De son côté, Henri Mojon, président de Clicvision, bouquet de chaînes sur l'Internet, annonce des licenciements et craint lui aussi une disparition prochaine de sa société.
La crise financière des start-up va peut-être anéantir une bonne partie des principales Web télés françaises. «Depuis novembre dernier, ça ne va pas bien du tout, constate Henri Mojon. Et, depuis un mois, c'est la catastrophe! Nos investisseurs ont perdu beaucoup, beaucoup d'argent. Au jour d'aujourd'hui, ils en ont perdu tellement qu'ils sont proches de la peur panique!»
Excessif. Panique justifiée? Pas vraiment. Ou plutôt aussi excessive que l'euphorie du premier semestre 2000. François Lienart, directeur général de Clicvision, casquette Hannibal vissée sur la tête, a senti le vent tourner en quelques mois. «En mai 2000, raconte-t-il, un très gros industriel a proposé de racheter pour 60 millions de francs la majorité du capital de Clicvision. Nos actionnaires nous ont dit: "On ne prend pas", parce qu'ils y croyaient dur comme fer... Donc, on ne me fera pas croire qu'hier on valait 60 millions et qu'aujourd'hui on vaut 0 franc!» Vraie ou fausse, l'anecdote illustre parfaitement l'évolution du climat des neuf derniers mois.
Sempiternelle question: une Web TV qui coûte aujourd