Un croque-mort aux allures de Blues Brother descend d'un avion avec un cercueil pour seul bagage. Costumé comme une momie, un autre personnage, plus vieux, vient à sa rencontre. Ils s'engueulent. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il s'agit bien du téléfilm «terroir» grand public du samedi soir sur France 3. Il démarre de façon un peu déconcertante, voilà tout. L'action se déroule en Corse, avec la timide apparition de la polenta de châtaigne, du fromage et du saucisson d'âne en guise de couleur locale, quand Antoine débarque avec le cercueil de sa mère, Flora.
Après ce prologue contemporain, flash-back en 1943. Archange, patriarche autoritaire, marie sa fille Flora, à la grande tristesse de Batti qui la désire, et sous l'oeil de sa soeur Flavie qui l'envie. Le réalisateur Edwin Baily entame ce qui semble être une bluette régressive et sucrée, enfilant adroitement les scènes avec rebondissements, comme celle de la nuit du dépucelage, d'un romantisme maladroit qui vire à la fureur. Retour au convenu avec l'apparition d'un Américain, craquant comme un petit Lu (Matthew Geczy, parfait en grand chien fou, à déguster sur banquette arrière).
Cette valse hésitante, tantôt lisse, tantôt pleine d'aspérités, forme un ensemble inattendu, doux amer, type chocolat-cornichons. Les seconds rôles sont autant de violents contrepoints à Marina Golivine, touchante dans la scène qui l'oppose à son père, joué par Guy Marchand. Crooner exquis, il interprète ici le papa connard malin, rôle où