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Libération

Amérique: La fin du black out.

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Un livre détaille la conquête de la télé par les Afro-Américains.
publié le 30 mars 2001 à 0h16

Washington

de notre correspondant

Cette année, les Noirs triomphent à la télévision américaine. Noire est la plus grande diva cathodique : Oprah Winfrey, productrice et animatrice d'une causerie féminine suivie par 22 millions d'Américains chaque semaine. Noirs sont les comiques qui font rire l'Amérique, toutes couleurs de peau confondues: Chris Rock et Martin Lawrence. Et dans les nouvelles séries, c'est sans se forcer que les producteurs introduisent aujourd'hui des Africains-Américains. Nombreux sont les commentateurs qui en déduisent que la relation compliquée entre le petit écran et les Noirs se normalise enfin. Ce n'est pas l'avis de Donald Bogle, qui vient de publier une histoire des Afro-Américains à la télévision, Primetime Blues (1). De son important travail, 520 pages pleines de détails et d'anecdotes, il ressort que les stéréotypes ont la vie dure: lorsque l'on croise un Noir à la télévision, c'est très souvent un rigolo, un balèze, un idiot, un serviteur, une grosse mamie, ou une femme acariâtre. «Plus la télévision change, plus elle reste la même: les images figées semblent ne jamais vouloir partir. La télévision progresse le plus lentement possible», écrit Bogle, qui estime qu'il se passera «du temps avant que la télévision sache refléter avec honnêteté et finesse la vie des Afro-Américains». Les conclusions de Bogle ont donné lieu à une controverse. L'hebdomadaire d'opinion New Republic (progressiste) a consacré un de ses numéros à lui répondre. Pour l'auteur d