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Libération
Critique

L'humour et la manière.

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Thema Peter Ustinov. Arte, dimanche soir. Avec «Rendez-vous avec la mort», de Michael Winner (20 h 45), suivi du documentaire «l'Univers de Peter Ustinov», de Werner Biermann et Johanna Schenkel (22h25), et de «Lola Montès», de Max Ophuls (23h25).
publié le 7 avril 2001 à 0h25

ir Peter Ustinov, c'est le vieil Oncle polyglotte, cosmopolite qu'on aime retrouver, le dimanche soir, autour du samovar, et dont on attend les bons mots. Celui-ci, au hasard, sur Toronto, ce «New York gouverné par les Suisses». Il entre, ses 80 ans savamment répartis sur sa silhouette de capitaine au long cours du cinéma britannique, pas toujours le meilleur, mais bon, on l'aime aussi pour ses mauvais choix, ce cher Oncle. Sa canne est un étrange spectre égyptien, dirait-on, peut-être rapporté de Mort sur le Nil ou, plus mystérieusement, du tournage du film de Michael Winner, Rendez-vous avec la mort qui se passe de commentaire, n'est le plaisir acidulé de croiser John Gielgud et Lauren Bacall. L'a-t-elle aidé à la choisir, ses yeux sur le bois noir, entre deux escales de cette improbable croisière vers la Palestine des années 30 ? Bref, il est là, ce soir, chez nous, on l'attendait depuis si longtemps. Avec Oncle Peter, la vie est simple comme une enquête d'Hercule Poirot. Rien à voir avec les énigmes policières de maintenant, tout embrouillées, finalement pleines de subtilités trop subtiles. Pendant qu'est diffusé le docu (tristounet) de la soirée, où on le voit aboyer, faire l'ambassadeur de l'Unicef ou le récitant dans le Carnaval des animaux, on lui demandera de narrer un peu le tournage de son Billy Budd, pour le plaisir de tenter de deviner la face sombre du bonhomme. Il parlera. Jusqu'à ce qu'on le prie de se taire. Lola Montès, film éthique, ne tolère pas le papota