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Libération

Montebourg, et tu verras Chirac

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publié le 9 avril 2001 à 0h26

ll est bizarre ce Montebourg. Un procureur de la République (Yves Bot) a beau lui écrire, en gros, «démerdez-vous sans moi si vous voulez traduire Jacques Chirac devant la Haute Cour de justice», Arnaud Montebourg, député socialiste de Saône-et-Loire, et avocat rompu à retourner en sa faveur tous les paradoxes, en conclut qu'il a le feu vert et que donc, pas plus tard que tout de suite, il va rédiger un projet de mise en accusation du chef de l'Etat. On imagine la crise de maraboutage à l'...lysée où, pourtant, il ne doit plus y avoir beaucoup de place sur la poupée Montebourg pour y planter de nouvelles fléchettes. Mais aussi à Matignon où l'on ne doit guère goûter qu'un garçon de la bande renverse une poubelle de discrédit sur une fonction que briguera dans un an, le plus Jospin d'entre les socialistes. Il ne faut donc surtout pas se fier aux apparences du portrait d'Arnaud Montebourg publié dans Libération du 5 avril. Sur son banc de l'Assemblée nationale, Montebourg a tout du bon élève, jeune homme pas si jeune (39 ans en octobre prochain), qui entretient sa juvénilité dans un savant ébouriffement du cheveu (un faux air de Claude Sérillon), mis par ailleurs comme n'importe quel autre de ses collègues députés, et à ce titre une sorte de petit frère du RPR François Fillon, dont il ne partage pas les convictions mais les chemises à rayures colorées. Un détail de style qui dans la droite comme dans la gauche politiques passe pour le summum de l'extrême fantaisie. Jusqu'à ce