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Libération
Critique

Vertiges de l'adolescence.

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«Dérives», de Christophe Lamotte. Arte, 22 h 30.
publié le 9 avril 2001 à 0h26

Soirée exploration. Lenteur de l'adolescence, entre désir et ennui. Cap à l'est d'abord vers le Hong-kong des Anges déchus (20 h 45). Passé le court métrage d'animation (22 h), virée sur les rives méditerranéennes avec Dérives, qui a reçu le Fipa d'or au dernier Festival des programmes audiovisuels de Biarritz.

L'ennui est le même à l'est et au sud, pour ceux qui ont 15ans. Flux et reflux, vagues des désirs que fait entendre le générique. Tony (Guillaume Gouix, incroyable de densité) est un adolescent marseillais. Son père (Jacques Spiesser, parfait) le regarde vivre, sans trop savoir s'il doit encore lui parler ou arrêter tout. Tony traîne, au soleil, sur les routes avec sa mob, avec son pote Marc, dont le grand frère a flirté avec la prison. La mini caillera rackette un petit gamin, fils de riche, entre deux cours séchés, deux bains de soleil sur les pierres des calanques. Rien de bucolique là-dedans. Plutôt un ennui plombé ­ qui a dit que l'ennui était moins dur au soleil ? Le film, intelligemment, ne brusque rien. Il faut attendre vingt-cinq minutes pour que le drame qui couvait trouve son nom: le gamin racketté se rebelle, se jette par la fenêtre, finit à l'hôpital, dans le coma. Culpabilité immédiate. «Pour voir», Tony cède à Mickey, un minable qui l'entraîne dans le casse sans risque d'une villa. Coup de poker qui tourne court, les flics lui tombent dessus. Avec une intelligence et un respect intuitif rares, le réalisateur n'accélère pas pour autant sa narration. Ce s