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Libération
Critique

Une campagne, deux regards.

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«La Prise de l'Hôtel de Ville», de Serge Moati. France 3, 23 h 20.«Paris à tout prix», d'Yves Jeuland et Pascale Sauvage, seconde partie. Canal +, vendredi, 20 h 35.
publié le 18 avril 2001 à 0h31

En cas d'échec aux présidentielles de 1974, le candidat Valéry Giscard d'Estaing avait prévu de se retirer à l'ombre de ses bons vieux volcans. «Je partirai faire des chasses», confiait-il, froidement, à la caméra de Raymond Depardon. C'était la première fois, en France, qu'un cinéaste filmait l'arrivée au pouvoir depuis ses coulisses. Une proximité terrifiante pour VGE, qui ne put se résoudre à s'entendre «parler vrai», à tenirÊun langage si éloigné de la rhétorique du bicorne (lire ci-contre).

Vingt-sept ans ont passé, et l'originalité des deux films consacrés à la bataille municipale de Paris et programmés cette semaine, au-delà du format numérique avec lequel ils ont été tournés, tient à l'extension de ce que Depardon désigne comme «le discours frais». L'escarmouche spontanée d'un Delanoë, pas si modeste, à l'adresse de Lang («J'aime beaucoup Jack, bien que, là, il me gonfle un peu...»), la désinvolture de Séguin, réticent à l'idée de se laisser filmer, donnent l'illusion d'une intimité rarement atteinte en politique. Jean-François Probst, directeur de communication de Tiberi, le concède, avec une poésie qu'on lui découvre: «A part la salle de bains et les chiottes, on les a laissé filmer partout.»

Candidats. Des épanchements de «sympathie» face à la caméra, favorisés par le marché conclu entre Yves Jeuland et les candidats à l'Hôtel de Ville pour la réalisation de Paris à tout prix. Aidé par Pascale Sauvage, journaliste politique au Monde puis au Figaro, qui lui apporte s