Il y est question de saints et d'anges. D'état de grâce. Et puis de «foutoir». La réalité. Hell's Kitchen (la «cuisine du diable»): un quartier des plus violents de New York, où s'affrontent «macaronis» et adeptes de l'Irish Stew. Mais même Satan a pris un coup de vieux. Plus que les rafles policières, les projets immobiliers new-yorkais des années 80 ont défiguré les repères des voyous, anéanti les règles les plus élémentaires de politesse. «Les bourges, c'est comme les rats. Ces cons peuvent pas vivre sans chiens. Les trottoirs sont pleins de merde. Dans le temps, c'était autre chose. Si ton esquimau tombait, tu le ramassais et tu le finissais.» Entre les bourgeois qui débarquent et la mafia italienne qui tient le haut du bitume, les Irlandais brûlent leurs derniers feux. Et les maisons de riches.
Pour les Italiens, c'est un peu plus compliqué. Après un bref échanges de courtoisie («Le dernier Rital qu'on a vu, c'était Christophe Colomb!» «Ton frère sera tellement en morceaux que tu ne pourras même pas le remonter, schéma en main.»), Irlandais et Italiens tentent de s'allier, entre communautés qui se haïssent. Dans ce polar aux petits oignons réalisé par Phil Joanou en 1990, on n'est pas perdu, bien calés entre la traditionnelle partie de billard (une boule qui rentre à chaque phrase qui tue), la belle maison de mafioso dans le New Jersey, la soeur du copain de gang terriblement attirante (Robin Wright). Sean Penn a déjà son air de petite frappe, le genre à coller son chewi