On en parle beaucoup, mais on ne les voit jamais. Les acariens sont méconnus, effrayants même. Ces bestioles microscopiques se repaissent de nos peaux mortes, parfois de sang, suscitant souvent dégoût et allergies. Ces monstres affolants qu'on connaît plutôt figés sur le papier glacé des magazines sont entrés dans la quatrième dimension. Grâce à un ingénieux système de prise de vues couplé à un microscope électronique, ils prennent vie. On en viendrait presque à les trouver beaux, chasseurs à l'affût, chauds lapins engagés dans des orgies spectaculaires ou des ébats langoureux, et même cannibales en période de disette. Les acariens ont colonisé la planète. Il y en aurait cinq cent mille espèces. Tous les quarante jours, chaque femelle produit plus de cent mille descendants. Il y a les forts et les faibles. Les petits et les gros. Et bien sûr, les méchants. Ceux dont les excréments démangent. Ceux qui pompent le sang avec un organe tout droit sorti d'un bureau d'études. Les aoûtats amateurs des adeptes de la sieste. Et surtout les tiques. Ces suceurs de sang apprécient les mollets des mauvais golfeurs qui fréquentent trop les sous-bois. Envoient à la morgue, parfois. Avec un augure inquiétant: les tiques transmettront de plus en plus de parasites à l'homme. Mais tout n'est pas noir dans le monde des acariens: certains, les artisons, donnent leur saveur aux fromages. D'autres sont les nouvelles armes d'une guerre biologique, chargés d'anéantir leurs congénères amateurs de cour
Critique
Sales bébêtes invisibles.
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par Denis DELBECQ
publié le 28 avril 2001 à 0h36
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