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Libération

«Ça restera entre nous»

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publié le 2 mai 2001 à 0h44

Le ralenti est formel. Jean-Edouard prend les devants, tend la bouche, ouvre ses lèvres et fonce sur celles de Loana. Ça n'a pas traîné. Il est de face, elle de dos. La piscine est à 28 degrés. C'est leur premier bain de minuit. Avant, ils ont bien bu, ils ont dansé aussi, les voilà quasi nus. Loana, c'est l'Ophélie Winter de Loft Story, la plus paumée du groupe. 23 ans, strip-teaseuse de profession, aurait bien «voulu être vétérinaire». Celle qui vit avec trois portables, son chien, sa mère et ses peluches roses. Jean-Edouard: c'est le minot-minet de la bande, le p'tit-bourge d'Aix, qui tient pas bien l'alcool et qui, comme la plupart des candidats, est enfant de divorcés. Malin, ça, cette surreprésentation des sans-père dans le Loft... Au début, il la «sentait pas trop», Loana. «Trop extravagante», «trop excentrique», «trop tout». Et puis, c'est le bécot dans l'eau, la coucherie hors caméra, la love story façon Hélène et les garçons qui démarre et qui s'arrête net. Real TV, sitcom, mêmes ressorts. Dans son lit, Loana pleure. Serre sa peluche. Après l'hystérie des premières heures, c'est le «noeud dans la gorge», la solitude du dehors qui revient, c'est Delphine, la bonne fille de la campagne, qui propose son réconfort et ne se rend (déjà) plus compte du flicage: «Si tu veux parler, ça restera entre nous. Moi, je suis comme ça. Ça ne sortira pas d'ici» ­ tiens donc. C'est Loana, pouff' parfaite du premier soir, blonde aux seins décolorés, qui enfile un épais pull et nous re