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Libération

«On l'apprend à l'instant»

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publié le 3 mai 2001 à 0h45

C'est fini. On était prêt à jouer le jeu. Prêt à suivre nos onze zozos. Tous les jours, à 18 h 40, puis à 20 h 40, on fonçait droit dans le Loft, un peu comme on va au supermarché: sans illusions et pour pas cher. On s'était habitué à cette télé en chambre. On commençait même à apprécier cette téléconvertible, où ce que l'on voit est ce que l'on fait: du vautrage dans le canapé. Et puis, mardi soir, la vérité a éclaté. On s'est bien fait avoir. Du bidon, la téléréalité! Une véritable rupture de contrat cette histoire de départ de David. Car, faut pas nous la faire. Avec une voisine, on prend des notes. Tout est répertorié, consigné, écrit, histoire de ne rien perdre, d'être bien sûr. Quitte à voter, autant le faire en citoyen responsable. Or, mardi, à l'heure où les JT prennent congé, voilà que le GO de Loft Story, Benjamin Castaldi, se donne l'air grave de ces présentateurs malheureux qui ont des choses essentielles à nous dire. «On vient de l'apprendre à l'instant, David a annoncé qu'il souhaitait quitter le loft définitivement.» Un «événement marquant», ajoute le Castaldi avec raison. Parce que David, ce n'était pas n'importe qui. C'était le gogo de Loft Story. Le Marseillais bon teint, toujours à déconner, à changer les cadres de place, le seul à ne pas (trop) chercher à nous séduire. A l'écran, il était notre double: il se grattait les cheveux, se rongeait les ongles. Il était comme nous, à se demander ce qu'il faisait là. Et puis, un type qui porte un T-shirt à l'effig