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Entre Coluche (humour populiste de gauche et surcharge pondérale), Superbarrio (le justicier mexicain des quartiers pauvres) et George Orwell (le peuple a raison contre l'ordre et les puissants), le gauchiste américain le plus médiatique s'incruste à la télévision française. Canal Jimmy diffuse son show, intitulé The Awful Truth, traduit approximativement par «l'Inavouable Vérité». L'émission a démarré aux Etats-Unis en avril 1999. Michael Moore s'est autoproclamé leader d'une nation cathodique libre et démocratique: «The People Democratic Republic of Television». C'est un one man show enregistré en public, ponctué de sketches, brèves et reportages.

Dans le film qui l'a mis sur orbite il y a douze ans, Roger and Me, Michael Moore poursuivait le PDG de General Motors à travers tout le pays et avec une caméra pour lui demander des comptes après la suppression de 30 000 emplois dans sa ville natale. Dans The Awful Truth, il systématise ce principe de harcèlement médiatique pour la (les) bonne(s) cause(s): liberté d'expression, défense de l'opprimé, antipuritanisme. Dans un des épisodes par exemple, il prend fait et cause pour Chris Donahue, un jeune père de famille atteint d'un diabète carabiné qui a besoin d'une greffe du pancréas. Or, la mutuelle à laquelle il a cotisé (la bien nommée «Humana»), refuse de prendre en charge l'opération malgré sept ans de cotisations et un contrat explicite. Sans l'intervention, il risque de mourir d'un jour à l'autre. Michael Moore organise do