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Libération

Dans la peau du reporter à Pyongyang.

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La Corée du Nord a invité 75 journalistes pour 32 heures, sous surveillance.
publié le 8 mai 2001 à 0h48

Pyongyang envoyé spécial

La Corée du Nord, un des pays les plus fermés au monde, a accueilli la semaine dernière 75 journalistes étrangers, un record. Ce n'est certes pas de gaieté de coeur que le dernier bastion stalinien a ouvert ses portes à ce fort contingent de journalistes européens, américains, japonais et sud-coréens: leur venue avait été âprement négociée entre la présidence suédoise de l'Union européenne et les autorités de Pyongyang.

Le précédent avait été créé par Madeleine Albright, alors secrétaire d'Etat américaine, venue à Pyongyang en octobre dernier accompagnée de 35 journalistes. Les Suédois ont voulu en imposer 100, le compromis s'est fait à 75, alors que plus de 120 reporters s'étaient inscrits pour profiter de cet exceptionnel visa officiel. A la clé, il y avait la venue de la plus importante délégation européenne jamais accueillie en Corée du Nord, une visite à laquelle Pyongyang tenait visiblement beaucoup (Libération des 3, 4 et 5 mai).

Choc culturel. Ce bref séjour ­ 32 heures ­ a permis aux journalistes de se faire une idée des conditions de vie dans la capitale nord-coréenne, mais surtout des difficultés d'informer dans ce pays aussi inexpérimenté dans ses rapports avec la presse occidentale que peu désireux de laisser le champ libre à des fouineurs professionnels. La visite s'est transformée en un choc de deux cultures, celle d'une presse occidentale avide de découvrir l'envers du décor de ce paradis socialiste en faillite, et celle d'un régime dont