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Libération
Critique

L'esclave libre.

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TCM, 14 h 25.
publié le 10 mai 2001 à 0h49

C'est l'histoire d'une femme et d'un homme qui se rachètent. Elle, c'est une jeune fille du Sud aristocratique. Elle devient négresse. Une Négresse blanche, c'est une Négresse quand même. Esclave noire, elle est vendue aux enchères. Lui, il est riche, il veut peut-être lui éviter d'être achetée par un autre. Peut-être aime-t-il les aristos, les esclaves, les Noires. Ou les femmes humiliées, on ne saura pas. Cet homme acceptera de tout perdre pour conquérir l'amour de la Négresse blanche. Elle, c'est Yvonne de Carlo. Lui, c'est Clark Gable. Les hommes et les femmes bandent pour eux, on ne peut pas ne pas bander pour ces deux-là.

­ C'est le plaisir de me retrouver ou tu as un revolver dans ta poche?

­ Arrête, Claire, avec tes citations de Mae West.

­ Pour moi, c'est l'histoire d'une fillette et de son papa. Il l'aime, il la fait sauter sur ses genoux. «C'est quoi, papa, les mots d'amour que tu me disais? Comment tu m'appelais déjà?» «Sugar and spice», répond le papa. «And all things nice», enchaîne la petite fille.

­ Va revoir Peau d'âne. On ne se marie pas avec son papa.

­ Ah bon?

­ Parlons de l'Esclave libre. Quand je parle d'un film, j'ai l'impression que tu te joues moins de moi. Si tu cessais de réécrire l'histoire entre la petite fille et son père, tu te rappellerais de cette scène où elle le supplie de lui redire ces mots doux, «sugar and spice, and all things nice», toutes ces choses sucrées, et où il la repousse, gêné que sa grande fille, sa fillette trop grande, veuille en