Loin d'être des chômeurs abrutis, les hooligans anglais ont souvent de bons jobs, de l'argent et se déplacent facilement. Et si leur image de ventres à bière toujours prêts à en découdre n'est pas erronée, leurs leaders savent carburer à l'eau et adopter des ruses de Sioux pour blouser la police. Avant l'ultra-violence au stade, tout est réglé au millimètre. C'est le constat de Donald Mc Intyre, journaliste à la BBC, qui s'est immiscé un an au sein des Headhunters de Chelsea (minutieusement dépeints dans l'excellent roman de John King, Football Factory). Nombre de meneurs se moquent bien du foot, préférant exciter l'adversaire dans les tribunes, jusqu'à provoquer l'aggro, la baston, une violence sans limites. Tissant sa toile, Mc Intyre n'a pas hésité à se faire tatouer le logo du club, avant de pister un des chefs Headhunters, de s'installer dans son immeuble et de le suivre dans ses exactions. Le prix à payer pour recueillir des aveux, en caméra cachée, et cerner leurs liens avec l'extrême-droite dont le groupuscule Combat 18 (1 pour A comme Adolf et 8 pour H comme Hitler). De cette plongée étouffante émergent des êtres malades de violence et conscients de l'être, mais refusant les traitements de réhabilitation proposés lors de leur incarcération. Cette lèpre magistralement observée se propage aujourd'hui à la jeune génération, soucieuse d'égaler ses aînés, et risque fort de coûter à l'Angleterre l'organisation du mondial 2006. Dommage seulement que l'auteur qui déroule so
Critique
Les butors de la league.
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publié le 10 mai 2001 à 0h49
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