La ville et ses verticales de buildings, ses étages de fenêtres éclairées, barrée des phares de voitures, biffée des colonnes de néons vantant les Camels ou Separated Tables, le dernier Burt Lancaster. Une flânerie de long en large des avenues. La nuit, bien sûr, si chère à Melville.
«Fèvre-Bertier a disparu». Le diplomate français ne s'est pas rendu à la dernière séance des Nations unies, encore moins chez sa femme. Avant la police, deux hommes se lancent sur sa piste: Moreau, journaliste à l'AFP, joué par Melville lui-même (qui dira avoir massacré le personnage), et Delmas (Pierre Grasset), un photographe alcoolique, dragueur, obsédé par l'argent.
Une histoire d'hommes, comme son nom l'indique, comme toujours dans les films de Melville. Deux hommes, et beaucoup de femmes. Des actrices, des secrétaires lesbiennes, des chanteuses, des call-girls dans des bordels exotiques, des suicidées qu'on secoue encore un peu pour qu'elles parlent.
Drôle de quête que celle-là, où les deux journalistes visitent nonchalamment les maîtresses supposées du disparu, les unes après les autres, sans vraiment en apprendre grand-chose, sans vraiment rien chercher d'elles non plus. Où les dialogues sont couverts par le crépitement de l'AFP, par les sirènes de police, par la musique de Martial Solal et Christian Chevalier. Une quête sans rien de spectaculaire à découvrir à la fin, sauf que Moreau est finalement beaucoup plus fonctionnaire et soumis que droit et rigoureux. Et Delmas peut-être un peu plu