La culture? Le Courrier de l'Unesco peut se piquer d'être l'une des rares revues capables de dérouler vingt-deux pages sur le cinéma en Asie. La science? Le mensuel lui consacre encore ce mois-ci un énorme dossier à base de big bang. L'éducation? La communication? Les droits de l'homme? Des sujets mille fois abordés depuis février 1948, quand est née cette revue chargée de donner à lire sur les grands champs d'action de l'organisation internationale.
La vitrine de l'Unesco, réalisée à Paris par une quinzaine de journalistes et d'experts, est livrée chaque mois en français, en anglais et en espagnol, avant d'être une nouvelle fois redéclinée par vingt-cinq coéditeurs en swahili, en chinois, en sarde, etc. En tout, trente-deux éditions, dont quatre en braille. Bref, un titre original. Qui n'a cependant pas trouvé son public. Et dont les jours sont comptés.
Prix variable. «Le directeur général se voit obligé d'arrêter la publication du Courrier de l'Unesco»: voilà ce qui figure dans l'ordre du jour soumis aux représentants des 58 Etats membres pour la réunion du conseil exécutif du 21 mai. Chargé d'assainir les finances de l'organisation, Koïchiro Matsuura, le directeur général, aligne ses arguments: trop faible diffusion (150 000 ventes dans le monde, avec un prix variant entre 79 francs et 211 francs, selon les pays, la revue étant distribuée gratuitement chez les plus démunis). Et des lecteurs trop âgés. Un luxe que l'organisation ne pourrait plus se permettre.
Au sein de la ré