Menu
Libération

«C'est leur histoire».

Article réservé aux abonnés
publié le 15 mai 2001 à 0h52

Il est un peu le douzième homme, le lofteur malgré lui. On le retrouve chaque jeudi dans le prime time de Loft Story. Dimanche, il était l'un des invités d'Arrêt sur Images. Son nom: Didier Destal. Profession: psychiatre. Signes particuliers: il a participé à la sélection des candidats, discuté avec eux dans le confessionnal, et semble aussi fatigué que nous. De lui, on sait peu de choses, au fond: un visage, des cernes, des réflexions à voix haute. Et de l'embarras ­ beaucoup. Depuis le lancement de la «chose», l'homme intrigue. Alibi. Caution. Complice. Soulageur de consciences (celles de la production, des candidats, de leurs familles, et la nôtre). Il est à la fois le médecin à la droite du bourreau chargé de constater le décès et le dernier rempart contre la machine Big Brother. Il est celui qui assure avoir choisi les lofteurs «pour leur stabilité» et, une semaine plus loin, qui reconnaît «s'être trompé» pour l'un d'entre eux. Il est celui qui dénonce «le persiflage et l'ironie» perçant sous les critiques («le début de l'irrespect» selon lui) et qui feint d'oublier l'extravagant mécanisme de régression mis en branle par les proprios des lieux. Bref, il est seul, il est mal. Et son malaise, c'est aussi le nôtre. Alors, dimanche, on est allé à Arrêt sur images comme on va chez le psy. Inquiet, nerveux, excité. Qu'allait-il nous dire? Qu'il y a dans Loft Story un «contexte commercial et financier gigantesque [dont il ne comprend pas lui-même] les tenants et les aboutissan