L'enfance et les grand-mères ont la cote dans les quatorze courts (de femmes, exclusivement) sélectionnés cette nuit. Comme les fillettes mangent le monde avec des yeux gros comme des calots, les caméras des jeunes réalisatrices découvrent une plage, les étals d'un marché, la paume d'une main ou les rides du visage d'une vieille femme. Les enfants tâtonnent, dans la vie, autour de la mort (Le vent souffle où il veut, de Claire Doyon). La petite Noura joue entre les tombes d'un cimetière (Crème et crémaillère, de Rima Samann), la jeune Sophie est mise en quarantaine par sa classe qui accuse son père, fossoyeur, d'emporter les enfants morts (l'Etre de chair, de Christelle Fremont). Avec leur sensibilité, les réalisatrices parlent transmission, entre générations, entre corps encore potelés et corps décharnés (Souffle, de Delphine et Muriel Coulin, Léna et sa vieille, de Marie Halopeau), entre cultures: dans le Mariage en papier, de Stéphanie Duvivier, Lise contracte un mariage blanc avec Salim et récupère une grand-mère marocaine... Beaucoup de courts évoquent la difficulté d'être avec les adultes (Derrière la porte, de Marion Laine, Tout est trop grand, de Laurette Polmanss, Siestes, de Lucia Sanchez). Ou de leur parler, comme les gamins d'Un matin, par temps pluvieux, d'Eve Guillou, improvisés laveurs de pare-brise à un feu rouge, qui se comprennent malgré leurs langues (arabe, français ou langage des signes) mais que les adultes ne prennent pas le temps d'écouter, trop press
Critique
Libres courts aux inspirations diverses.
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par Sonya Faure
publié le 15 mai 2001 à 0h52
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