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Libération
Critique

Défense de Sautet.

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«Claude Sautet, une histoire simple», de Michel Boujut, Canal + Jaune, 21 h 05.
publié le 16 mai 2001 à 0h53

Ils prirent des trains, ils prirent des avions... Un an passa.» Longtemps, le gimmick valut pour définir, en bien ou en mal, les films de Claude Sautet, cinéaste-entomologiste, mort en juillet. Canal + lui consacre, jusqu'au 14 juillet, une rétrospective avec onze films remastérisés. Ce soir, en rafale, Vincent, François, Paul et les autres, Un coeur en hiver, Classe tous risques et le très remarquable Quelques jours avec moi. Pour se mettre en jambes, on savourera le très beau documentaire que Michel Boujut (1) lui consacre. Un documentaire d'amour, comme une déclaration.

Tout commence en 1969, à Cannes, lors de la conférence de presse des Choses de la vie. Michel Boujut est là, au premier rang, face à un Sautet «tout bouillonnant de mauvaise humeur rentrée. Si formidablement vivant». «Tout de suite, il me plaît bien», confie-t-il. Les deux hommes ne vont pas cesser de se voir. Le documentaire est riche d'images du réalisateur au travail, sur les plateaux, mais surtout, plus émouvant, dans cette lente construction des scénarios, art où il figurait en maître (Truffaut ne l'appela-t-il pas le «ressemeleur», tant il excellait à secourir les scénaristes en panne?). Les amis passent, disparus, Romy Schneider, Patrick Dewaere, vivants, Michel Piccoli, Yves Robert, Jean-Loup Dabadie, et Philippe Sarde. Et les scénaristes, Jacques Fieschi, Jérôme Tonnerre. Les souvenirs s'égrènent. Les nôtres. Un soir en Bretagne où une certaine lumière nous rappela, soudain, l'extrême délicatesse a