Il faut ouvrir les malles, toutes les malles. Billy Wilder le savait bien qui a truffé ses films de malles aux trésors, diamants parfois coupants. Or donc, voici que cause d'outre-tombe à ses héritiers, nous, le Dr Watson, qui les enjoint à desceller un coffre de bois très anglais. Au hasard de l'exhumation, une paire de menottes, une plaque d'émail n° 221 (pour 221bis Baker Street, adresse de Sherlock Holmes), une chevalière dont le chaton cèle une boussole, une montre et son portrait de femme camouflé, une partition un concerto de Mendelssohn? et une seringue dans sa boîte avec laquelle il s'adonnait à sa «manie» de cocaïnomane. Les pièces à conviction sont étalées, qui témoignent de la vie de deux hommes, thème favori du cinéaste. Dans ce désordre apparent, le film peut commencer, ironique, tendre. On généralise avec talent si ce n'est élégance. Sherlock Holmes cause des femmes qui sont «de la provocation dans les yeux, et de l'arsenic dans la soupe». Efficace. Les grand criminels? Il n'y en a plus. Le film pourrait glisser paisiblement sur ces eaux douces-amères, mais Wilder est trop malin, et voici qu'apparaît La Petrova, danseuse étoile du Ballet impérial russe, qui a imaginé rien de moins que de se faire faire, pour ses vieux jours, un enfant par Sherlock himself. Lequel, conforté dans son opinion et néanmoins effrayé, est obligé d'inventer (?) une liaison, certes contre nature mais heureuse avec ce cher Watson... Vient alors une scène superbe où, des bras des b
Critique
La Vie privée de Sherlock Holmes.
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par Sophie ROSTAIN
publié le 16 mai 2001 à 0h53
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