Menu
Libération

Retour de crise à «France-Soir».

Article réservé aux abonnés
La menace d'un plan social ravive les tensions au sein du quotidien.
publié le 16 mai 2001 à 0h53

«Nous attendons de la direction qu'elle renonce au chantage au dépôt de bilan.» Ainsi se termine la dernière déclaration commune des salariés de France-Soir, à qui l'on annonçait avant-hier qu'un plan social, assorti de l'arrêt de l'une des deux rotatives du quotidien, serait à l'étude.

Motif avancé: 10 millions de francs de pertes mensuelles, que le propriétaire du groupe, l'italien Poligrafici Editoriale, a de plus en plus de mal à assumer. A moins de trouver des partenaires. Pour exhumer le projet Paris-France-Soir (le grand projet qui devait sauver le titre), relancer le quotidien (100 000 ventes selon la direction, 90 000-80 000 selon d'autres sources) et rentabiliser les rotatives. Les négociations avec le groupe suédois Metro, roi des journaux gratuits, qui avait un temps envisagé de se faire en partie imprimer chez France-Soir, ont capoté.

A qui le tour? «Mais pourquoi sont-ils venus? On croyait avoir touché le fond, mais non», se désespèrent certains, avant que le verdict tombe dans une dizaine de jours lors d'un comité d'entreprise extraordinaire. «Il ne reste plus que 205 personnes tout compris, fait-on valoir. A la rédaction, il ne reste plus que 60 personnes. On n'a même plus de chef pour la rubrique politique et économie.» Alors, si plan social il y a, qui sera touché? Les employés? Les «fabricants» (photogravure, montage...)? «A priori, les rotativistes devraient pouvoir retrouver du travail, mais les autres?», s'inquiète-t-on. Tandis que des moyens de rétorsion