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Libération
Critique

Le Tambour.

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Ciné Cinémas 3, 22 h 45.
publié le 18 mai 2001 à 0h54

La vie du téléspectateur étant une succession d'expériences sensorielles, ce soir, osons. Il y a quelques jours, le cinéma nous offrait, en cadeau, une version agrandie de la Palme d'Or du Festival de Cannes 1979, Apocalypse now, désormais exhaussé au rang de classique. La télévision nous convie à revoir son ex-aequo, le Tambour de Volker Schlöndorff. Petit rappel: le film, tiré du roman éponyme de Günter Grass, raconte l'histoire d'Oskar, jeune garçon né dans l'Allemagne de l'après-Première guerre mondiale, qui, à 3 ans, décide qu'il ne grandira plus jamais et qu'il restera accroché à son petit tambour de métal rouge et blanc, son arme, à l'égal de sa voix, capable de briser n'importe quel objet de verre. Pourquoi? Trop de souffrances. Une photo le montre assis, son tambour entre les jambes, hurlant. Comme dans le Cri de Munch, difficile de savoir de quelle douleur il s'agit ici, du monde, de l'être? Aussi déterminé que le Baron perché de Calvino, Oskar (interprété par David Bennent, impressionnant) assiste à la montée et à la chute du nazisme, au triomphe de l'horreur, de la lâcheté. En compagnie d'une troupe de comédiens-nains, l'enfant perdu de l'Histoire accomplit un tour d'Europe qui le mène jusqu'à Paris. On l'aura compris, le film est une fresque historique classique, efficace, parfois brillante. Comme on n'en fait plus. Car, bien sûr, le film a vieilli, en dépit du jeu des comédiens, parfaits, de Daniel Olbrychski à Angela Winkler, en passant par Charles Aznavour; e