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Libération

A Skyrock, «on était dedans avant tout le monde».

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Les propos débridés sur le Loft continuent malgré une «mise en demeure» du CSA.
publié le 24 mai 2001 à 0h58

Une sonnerie retentit. Il est 21 heures et, comme tous les soirs, David, dit «Difool», envoie au lit «ceux qui n'ont pas de poil», histoire de laisser les autres, les ados et plus, se poiler en paix. Et c'est parti pour trois heures de libre antenne sur Skyrock, plus de 4 millions d'auditeurs, l'une des radios les plus prisées des moins de 25 ans. Quatre ans que l'ex-pote du Doc (du temps où il était sur Fun) officie là avec sa bande: Romano, Florent et Marie. Quatre ans à faire des vannes à base de biroutes, à confesser les fantasmes et problèmes de jeunes, dans un petit studio proche de la rue Saint-Denis.

Nom de l'émission: Radio libre. De fait, sévèrement libre lorsque de «bite», de «chatte» et de tout ce qu'il y a d'organique, il est question. Débridée quand Loft Story y est commenté en direct (au hasard: «Tiens, y a Jean-Edouard qui se gratte les boules, et elles sont grosses»). Très remontée, lorsqu'en cette fin de mai il s'agit d'inviter les membres du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) «à venir boire un coup de gnole» et à «s'expliquer à l'antenne», tandis que les auditeurs balancent en rafale des messages qui pestent contre ce «contrôleur surveillant attardé», ce «CSA pue du cul», et réclament l'adresse des sages pour «aller les niquer».

«Allez, et vous dites encore ce que vous voulez malgré la mise en demeure du CSA», relance l'animateur. Ce soir-là, il est pas cool, Difool. «J'ai l'impression d'avoir un revolver braqué sur la tempe, avec neuf gars prêts à app