Loft Story n'attire pas seulement des téléspectateurs par millions. L'émission de M6 fait aussi vendre du papier. En lui consacrant sa une et trois pages «Evénement», le 3 mai, Libération a vu sa diffusion augmenter de 15 % par rapport au même jour de l'année précédente. Dix jours plus tard, nouvelle une et nouveau bond de 15 % des ventes. Le constat vaut pour toute la presse. Ce n'est évidemment pas un hasard si le sujet monopolise les couvertures de magazines depuis un mois. Selon un spécialiste de la diffusion, «en ce moment, chaque couverture d'un journal consacrée à Loft Story fait grimper les ventes d'environ 10 %». Sans surprise, les journaux people s'en donnent à coeur joie: Paris-Match, VSD, Voici, France dimanche consacrent tous de volumineux dossiers au Loft et à ses habitants. La palme du jésuitisme revient à Télérama, qui, un peu gêné d'avoir à évoquer une émission dont son directeur a dit tout le mal qu'il en pensait dans Arrêts sur image sur La Cinquième, a tourné la difficulté en titrant: «Tout ce que vous auriez voulu ne pas savoir sur Loft Story»... La presse en fait-elle trop? C'est ce que pense Catherine Tasca, ministre de la Culture, qui reproche en substance aux journaux d'alimenter l'audience de Loft Story en lui accordant trop de place. «A l'évidence, a-t-elle déclaré dimanche sur Europe 1, c'est tout de même une manne extraordinaire, y compris pour la presse qui commente.» Au sein des rédactions, certains ne sont pas loin de partager son avis. D'autr
La presse écrite crache dans la soupe mais en reprend une louche.
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publié le 24 mai 2001 à 0h58
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