Quand vous étiez petit, il y avait toujours un grand frère pour vous obliger, le dimanche soir, à regarder des films d'horreur. Il mourait de trouille mais ne voulait pas mourir seul. Vous preniez ça, naïf, pour de la cruauté. La Fiancée de Frankenstein, de James Whale, avec l'insurpassable Boris Karloff, faisait évidemment partie du lot. Dans le grand salon vert, après le générique paniquant du Cinéma de Minuit, vous vous retrouviez prisonnier face à ce chef-d'oeuvre de poésie. Vous n'en saviez rien alors. Il n'est que temps de rattraper le courant. Voici donc Lord Byron (Gavin Gordon), tel qu'en lui-même la légende l'a façonné. Dans le salon du château de ses hôtes, les Shelley, il parade, brillant tribun du romantisme le plus pur. Jouvenceaux de 16 ans, donzelles incertaines qui peinez sur les révisions du bac de français («euh, c'est quoi le romantisme ?»), écoutez : «Voilà la splendeur du romantisme, dehors, les éléments sont déchaînés. Et d'ici, nous les contemplons paisiblement. Est-ce contre moi que Jéhovah lance les foudres de sa colère ? Moi, Lord Byron, l'insoumis ? Le plus grand pécheur d'Angleterre ?» (C'est presque trop simple, c'est ça l'essence du romantisme.) Le choeur a parlé, le drame peut commencer que la douce et féministe (si, si) Mary Wollstone Shelley a écrit, suite de son premier opus où l'on assistait à la naissance, à la vie et à la mort du Monstre, coupable de quatre meurtres, la créature du Dr Frankenstein. Mort ? Fausse mort. Et le revoici, vena
Critique
La fiancée de Frankenstein.
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publié le 25 mai 2001 à 0h59
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