Menu
Libération
Critique

Pepsi et McDo au tableau.

Article réservé aux abonnés
Les Enfants de la pub, Téva, 8 h 35 et 17 h 40.
publié le 25 mai 2001 à 0h59

Un logiciel interactif pour apprendre à lire sur ordinateur: quelle bonne idée! Sauf que celui qui nous est présenté intercale, entre les mots, des logos de grandes marques américaines. «J'aime manger chez McDonald's. J'aime boire du Pepsi», déchiffre fièrement une fillette. Comme elle, des milliers d'élèves de maternelles américaines apprennent à lire leurs premiers mots en les associant aux géants de la grande distribution. Et quand ils arrivent à la grande école, ils découvrent les lois de la physique en démontrant que telle sauce pour spaghettis est plus épaisse et plus riche que telle autre. On croit rêver. Mais non, ces «programmes éducatifs» publicitaires existent et sont même très répandus aux Etats-Unis. Chaque année, des dizaines d'agences de marketing abreuvent les écoles de plus de 100 millions de pseudo-kits pédagogiques qui ne sont en fait qu'un support pour annonceurs. «C'est entre 2 mois et 2 ans que l'enfant devient un consommateur», assure un gourou de la pub, qui travaille sans complexes à «créer une représentation virtuelle du produit dans le subconscient» de l'enfant. Des bonbons Reeses Pieces dans ET (plus 65 % de ventes après la sortie du film) aux pizzas Domino englouties par les Tortues Ninja, ce documentaire très bien fait traque les ficelles utilisées par les marques américaines pour fabriquer des «enfants de pub». Avec, au final, une équation simple et effrayante: un petit Américain ingurgite 40 000 pubs télé par an, un tiers de ces spots vantent