Jérusalem
de notre correspondante
C'était le 15 mai dernier. Les Palestiniens commémoraient la Nakba, cette «catastrophe» qu'a été pour eux la création d'Israël en 1948. Après huit mois d'Intifada et plusieurs centaines de morts, la tension, ce jour-là, est énorme. Depuis la veille, le gouvernement d'Ariel Sharon laisse entendre que la journée va se terminer dans un bain de sang. Les forces de sécurité israéliennes sont en état d'alerte maximale, déployées aux endroits les plus «chauds» des territoires: check points, routes, positions militaires...
Tir ajusté. A Ramallah, l'ambiance est électrique. Après avoir suivi les manifestations dans le centre de la ville palestinienne, certains journalistes gagnent le check point d'Ayosh, un peu plus au nord, théâtre traditionnel d'affrontements violents. Parmi eux, Bertrand Aguirre, correspondant de TF1 à Jérusalem depuis deux ans. Il connaît bien les territoires. Aux portes d'Ayosh, il enfile son gilet pare-balles. Avec son cameraman, il s'ap pro che des chebabs qui s'é chauffent et enregistre quelques minutes.
Alors qu'il vient de terminer, une Jeep de la police des frontières apparaît à quel ques mètres. Un policier israélien en descend, armé d'un fusil. Il n'a aucune raison de se sentir menacé. Pourtant, tranquillement, il s'agenouille et, cigarette aux lèvres, met en joue le groupe dans lequel se trouve Aguirre. Celui-ci, micro à la main, se tient près de son cameraman qui balaie la scène. Par hasard, la caméra s'arrête sur le polic