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Libération

«Le tourniquet japonais».

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publié le 28 mai 2001 à 1h01

Un conte moderne s'écrit sous nos yeux. L'histoire de onze adulescents qui ne savaient trop quoi faire de leur vie. Un jour, chacun d'eux vit une annonce et postula pour une nouvelle émission. Le casting réussi, ils s'enfermèrent dans un château préfabriqué, sur une plaine, dite Saint-Denis. Leur mission: glander aux frais de la princesse (une dénommée M6). Leur but: faire fructifier leur nom, comme les boursicoteurs leurs actions. Leurs poules étaient au diapason: elles avaient décidé de ne pondre des oeufs que le jour où elles auraient des dents. Et puis, chaque semaine, un à un, les adulescents s'expulsaient du royaume. Il fallait bien un peu de tension pour faire frémir les enfants (environ 10 millions de personnes). Comme elle le devait, fée M6 était aux petits soins pour ses créatures. Le prince de Castaldi leur promettait même un mystérieux «tourniquet japonais». Les plébéiens craignaient un instrument de torture. A tort. Il était écrit que la fable serait belle et jolie. Le tourniquet était une sorte d'organigramme d'un grand groupe de communication. Ainsi, il se trouvait toujours une filiale pour fournir une reconversion dorée aux chanceux. Aziz irait jouer dans un téléfilm maison (et intitulé, sans rire, Consentement mortel). Kenza hésitait: irait-elle vivre chez NRJ ou chez Fun Radio (un domaine inféodé à M6)? Quant à Steevy, jeudi, il réalisait «le rêve de [sa] vie». Le directeur de Fun TV, cadette câblée de la famille, expliqua qu'il avait eu «un flash» dès le p