Menu
Libération

De père en fils, une direction abonnée au passage en force.

Article réservé aux abonnés
En 25 ans, les Amaury ont rarement cédé.
publié le 12 juin 2001 à 1h13

Philippe Amaury, propriétaire des quotidiens le Parisien, Aujourd'hui en France et l'Equipe, s'apprête-t-il à rejouer une épreuve de force, comme en son temps son père Emilien? Hier, tandis qu'il claquait la porte des Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP), le spectre de l'année 1975 ressurgissait.

1975, 1977, 2001... Cette année-là, en mars, Emilien Amaury, patron du Parisien libéré, engage le fer avec le Syndicat du Livre. «Jupiter», c'est son surnom, a décidé de fermer son imprimerie de la rue d'Enghien à Paris. D'en finir une fois pour toutes avec le régime de la presse parisienne, soumise au monopole de l'embauche de la CGT. De partir à Saint-Ouen, en banlieue nord, où il a fait construire une nouvelle imprimerie ultramoderne. Là, des ouvriers fournis par Force ouvrière seront désormais chargés de fabriquer le quotidien. A 66 ans, celui qui décrète chaque jour avec autorité, depuis 1944, ce qui doit être en une de son journal, est archi déterminé.

Juin 2001: Philippe Amaury, fils de, à la tête du groupe qui détient le Parisien (lequel a cessé d'être «libéré» en 1986), est engagé depuis février dans un bras de fer avec les NMPP. C'est décidé: le Parisien doit quitter cette institution d'après-guerre chargée d'assurer la distribution des quotidiens nationaux et de bon nombre de magazines, et où le Syndicat du Livre CGT est majoritaire. Objectif: permettre à son journal de se distribuer tout seul, lui et ses multiples éditions locales. A 61 ans, cet homme discr