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Libération

«On ne fait rien de mal...»

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publié le 12 juin 2001 à 1h13

Il y a du Messier chez lui. Du métier, aussi. Tout est lisse chez le créateur de Loft Story. Le sourire, le regard, les propos. Dimanche, il était enfin là, face à nous, chez nous. C'était un peu comme si on rencontrait Dieu, le jour du Seigneur. Son nom est John De Mol. La quarantaine, probablement. Le style délinquant en col blanc. Propre sur lui, astucieux, qui ne ferait pas de mal à un cobaye, pas de sang sur les mains, etc. Un bon petit tâcheron de la procédure, pas question pour lui de parler du fond, juste de la forme. On ne va pas se fâcher pour si peu. A son hôte, Karl Zéro, qui lui demande s'il n'a pas «honte d'avoir inventé la télé-poubelle», le PDG d'Endemol prend son air le plus cool: «Non, j'en suis fier. La télé-réalité va rester cinq ou dix ans. C'est le reflet de notre société.» Le reste est de la même trempe. Les détracteurs de Loft Story? Des gens à respecter, bien sûr, mais, quand même, rien que des vieux cons (enfin, De Mol, il ne parle pas comme ça; De Mol, il dit «l'arrière-garde, la génération d'hier»). Le concept, génial ou diabolique? «Probablement un peu les deux. [Mais] quand on produit des émissions comme celle-ci, on ne fait rien de mal...» Un marchand de canons, ce mister De Mol. Le genre à grommeler qu'il n'a pas inventé la guerre. Qu'il est juste là pour fourguer des munitions au «jeune public»... Samedi, sur France Inter, Arthur, le VRP d'Endemol en France, nous avait lui aussi servi à peu près la même soupe lyophilisée. L'ex-Roi des cons, t