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Libération

Un barrage contre le «Parisien».

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Soirée agitée, mardi, devant les locaux du quotidien, dont le syndicat du Livre CGT a empêché la sortie.
publié le 14 juin 2001 à 1h14

«On restera toute la nuit, s'il le faut.» Ils étaient environ 300, membres du Comité intersyndical du Livre parisien CGT, dit «Comité inter», massés dans la nuit de mardi à mercredi devant les grilles du Parisien, à Saint-Ouen. Le matin, Jacques Guérin, directeur général du titre, avait redit son intention de distribuer seul son quotidien, sans l'aide des Nouvelles Messageries de la presse parisienne, les NMPP. Une déclaration de guerre pour la CGT, majoritaire aux NMPP.

«Un risque de conflit? Le nier serait ingénu», disait Jacques Guérin. Euphémisme. A 19 heures, le Comité inter, qui, jusque-là, envisageait un tir groupé contre les seuls titres du groupe Amaury (le Parisien et l'Equipe), décidait finalement d'empêcher la parution de l'ensemble des quotidiens nationaux. «Des complices, même si le poisson pilote c'est vraiment Amaury.» Décision était prise de faire blocus à Saint-Ouen.

Blagues. Les premiers «camarades» arrivent aux alentours de 21 h 30. Objectif: empêcher une éventuelle sortie des camionnettes de la société de vente du Parisien, désormais chargée par le groupe de se substituer aux NMPP. La journée avait été longue. La nuit allait-elle l'être? «La dernière fois qu'on est venus là, c'était le 23 janvier. Dès que nous avons su que le Parisien comptait quitter les NMPP, on est venus. On était restés jusqu'à 3 heures du matin sous la pluie pour les bloquer.» «Là, il pleut pas. Et on a tout notre temps.»

Le temps de faire des blagues au passage d'un pauvre camion de l