Menu
Libération
Critique

Les yeux dans la bleue.

Article réservé aux abonnés
«Odyssée(s)», de Christian Deleau. La Cinquième, dimanche, 18h.
publié le 16 juin 2001 à 1h16

Même indociles, les caméras DV offrent une proximité à la fois idéale et fantasmée. Que retient-on, au vrai, de ces documentaires numériques qui plongent au coeur de l'événement? Des considérations «philosofootballistiques» (les Yeux dans les Bleus) ou la meilleure façon d'appréhender le second tour des municipales à Paris (la Conquête de l'hôtel de ville, de Serge Moati). A caméras légères, documentaires légers. Monté astucieusement par Catherine Lopez, Odyssée(s) est l'exception qui confirme cette règle. Parce que ce film traite de la folie si peu ordinaire d'un tour du Monde en solitaire tout en s'appuyant sur une distribution parfaite: les fous, eux-mêmes. Quatre navigateurs et deux navigatrices, sur les vingt-quatre marins engagés dans le dernier Vendée Globe ont, en effet, accepté que Christian Deleau, embarque une DV à bord de leurs monocoques. Ellen McArthur se familiarise d'emblée avec l'objectif. «Jeune énervée» géniale, elle danse sur le pont de son King Fisher ou se réveille le coeur au bord des lèvres, terrorisée à l'idée de croiser un iceberg de si près. Dans sa cabine, Catherine Chabaud semble absorbée par le stress. Roland Jourdain, ça saute aux yeux comme un poisson volant dans la grand voile, joue les Scapin des mers du Sud. Il est le plus cocasse de ces six «concurrents de l'inutile» (définition de Thierry Dubois) qui, tour à tour, se confient à la caméra, pensent et pansent leur course à voix haute. Trois mois et demi, au mieux, entre «une pétole de chez