Enfant, dans nos livres d'histoire pleins d'ancêtres très moustachus, il y avait ce dessin magique: un monsieur, barbu cette fois, contemplait une éprouvette avec un air inspiré. C'était Pasteur découvrant le vaccin contre la rage. Dessous, on lisait ces mots: «Bienfaiteur de l'humanité». Les livres d'histoire ont perdu leurs dessins et l'humanité semble avoir égaré ses bienfaiteurs. Jusqu'à ce que Jean-Louis Fournier débarque à la télé. Cet homme, qui aurait dû être médecin ou prêtre, qui goûte autant Mozart que le Haut Brion, participa jadis, avec son ami Pierre Desproges, à la très nécessaire Minute de Monsieur Cyclopède. A quoi l'on pouvait déjà avancer qu'il est bel et bien un bienfaiteur de l'humanité. Plus près de nous, sur la chaîne du savoir, l'homme nous offrit quelques leçons d'arithmétique, de grammaire et de politesse impertinentes. Jean-François Balmer en blouse grise nous y apprenait à diviser la hauteur d'un iceberg, puis à la multiplier par l'âge du capitaine, c'était fait pour les cancres, les autres aussi. Et voici qu'à l'aube de l'été, le Bienfaiteur s'acoquine judicieusement avec la Prévention routière pour nous présenter trois minutes journalières de conseils à destination des jeunes conducteurs (et des autres). Franck de La Personne et Lény Bueno, un adulte et un gamin, sont filmés en situation. Ce jour, tiens, justement, c'est «Allô ! t'es où?», titre suffisamment explicite. Viendront ensuite, au hasard, «Le dernier verre avant le cimetière», «Sous le
Critique
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par Sophie ROSTAIN
publié le 21 juin 2001 à 1h19
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