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Enquête

Pivot: point, à la ligne.

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Bouillon de culture à la sauce Pivot, c'est presque fini. Après plus de 25 ans de petit écran, il s'apprête à fermer salon. Et choisit un cadre symbolique: les ruines de la bibliothèque de Sarajevo.
publié le 22 juin 2001 à 1h19

Sarajevo envoyé spécial

C'est une première: rompant avec ses habitudes, Bernard Pivot a réuni ses invités la veille d'une émission pour déblayer le sujet, éviter écueils et tunnels, gendarmer les plus bavards et déstresser les timides. Celui qui ouvrit les guillemets en avril 1973 à l'ORTF entend, à la fin du mois ­ après des palanquées d'Apostrophes (724) et de Bouillon de culture (407) ­ les refermer en beauté sur France 2 en un diptyque en forme de testament. Si l'ultime volet sera consacré à un florilège avec quelques bêtes de scène (lire ci-dessous), l'avant-dernier, préenregistré et diffusé ce soir, a pour thème une question conçue comme un piège à rats pour candidat au bac trop naïf: dites-moi donc, la culture avec un grand C, est-ce qu'elle rapproche les hommes ou est-ce qu'elle les sépare?

Ne lésinant pas sur les symboles, Pivot et son équipe ont sorti l'artillerie lourde: ce sont les décombres de la Bibliothèque nationale de Sarajevo, dont le trésor de près de trois millions de volumes a été anéanti sciemment par les obus serbes en 1993, qui servent de cadre à la pénultième. Choix un rien pompier mais pas sans panache que de jouer au roi nu dans les cendres de l'un des plus grands autodafés du siècle dernier pour celui qui, à 66 ans, peut se targuer d'avoir fait vendre aux libraires des piles à la pelle.

Chemise ouverte et saharienne, Bernard Pïvot dirige avec allant son prédébat sur la terrasse de la modeste pension bosnienne où lui-même, sa garde rapprochée (dont An