Dehors, l'orage fait son nettoyeur haute pression. Pour les Lofteurs, c'est toujours ça de pris. Quelques minutes de grappillées, un signe du dehors, cet «extérieur» qui n'a même plus de nom. Castaldi vient de leur annoncer l'énième changement de règles du «jeu». Oubliée la maison à 3 millions dans laquelle les lauréats devaient s'enfermer six mois après le Loft. Place à «quarante-cinq jours de vacances» dans le sud de la France et à 1,5 million de francs chacun à investir dans la pierre. «De quoi nous faire rêver», lâche Christophe. Quelques divagations immobilières plus loin et les angoisses reprennent. Laure fait l'indifférente. Elle se sait perdante. «Rien à foutre de la baraque.» Jean-Edouard peste contre les médicaments qu'on lui a prescrits, ces médicaments qui le rendent «nerveux, colérique». Depuis quelques nuits, il a le sommeil troublé. Les chambres du Loft sont toujours borgnes, sans fenêtres, surchauffées le jour par les lumières artificielles. A combien monte le thermomètre là-dedans?
C'est la dernière ligne droite. Et il faut courir encore. Distancer le rival. Mon ami, tu n'auras pas le pognon. Lundi, Jean-Edouard eut ces mots: «J'ai l'impression de vivre dans une salle d'attente.» C'est à peu près ça: chaque Lofteur regarde son alter ego avec cet étrange mélange d'empathie et de dégoût, comme chez le dentiste quand on zyeute les autres cariés qui attendent leur tour de roulette... Qu'il semble loin le temps où Laure déclarait: «Je vis su