«Il faut retrouver l'âme perdue de ce journal.» Giovanni Serafini, directeur de la publication de France Soir, pense enfin y être parvenu en engageant Bernard Morrot, 64 ans, qui, une première fois, dirigea la rédaction du quotidien, alors propriété du groupe Hersant, de 1992 à 1997. Morrot a pris hier ses fonctions de «conseiller de la direction» et «coordinateur de la rédaction» (lire ci-dessous). A l'époque où il a quitté France Soir, le journal vendait 170 000 exemplaires. il le retrouve aujourd'hui à moins de 120 000 exemplaires, quasi exsangue.
«Dernière chance». Racheté pour un franc symbolique au groupe Hersant par Georges Ghosn en 1998, revendu toujours pour un franc symbolique en décembre 2000 au groupe italien Poligrafici Editoriale, le quotidien traverse aujourd'hui une des crises les plus graves de son histoire agitée. La direction a présenté, à la mi-juin, un plan de restructuration prévoyant 76 suppressions de postes (sur 187) essentiellement à la fabrication du journal. Selon le syndicat du Livre CGT, principale cible de ces suppressions d'emplois, ce plan social remet en cause les accords conclus avec les patrons de presse du Syndicat de la presse parisienne (SPP). Une remise en cause qui, prévient le syndicat, pourrait déboucher, à la rentrée, sur un conflit étendu à l'ensemble des quotidiens nationaux. Mais, pour Poligrafici editoriale, le plan social est «indispensable» comme l'affirmait hier encore Giovanni Serafini: «C'est notre dernière chance: après, c