La vamp, c'est l'insecticide du destin. Papier tue-mouches pour les hommes, repoussante citronnelle pour les femmes, elle est forcément toxique. Charlotte Rampling nous le confirme de sa prunelle magnétique, la vamp est «cinématographiquement excitante». Elle ajoute: on ne devient pas vamp, on naît vamp. A preuve: la pauvre Martine Carol, malgré une vie d'efforts pour se donner l'envergure d'une plante carnivore, reste une bonne fille. Belle plante certes, mais bonne fille. Ce documentaire, produit par Hubert Niogret (Positif), s'attache uniquement à la femme fatale de nos contrées européennes. On ne verra donc pas ces actrices qui eurent du chien outre-Atlantique. Ni l'ineffable effeuillage du gant noir de Gilda. Ni Marilyn vivant ce moment intense d'aération sous sa robe blanche. Moins sexy, mais toujours pertinent, Olivier Barrot, appuyé par un impressionnant travail d'archives, fait défiler pour nous les vamps fabuleuses du muet à nos jours: la Musidora archétypale de Louis Feuillade (Les Vampires), l'Ange bleu bien sûr, Mireille Balin (qui paya dans la vraie vie ses turpitudes au cinéma) et les autres. Patrice Leconte, seul metteur en scène interviewé ici, prêche pour sa paroisse: Vanessa Paradis serait l'une de nos dernières vamps. On la surprendra donc en pleine séance photo pour le studio Harcourt. Sous une lumière tamisée, elle susurre délicieusement sur le même thème: la vamp et moi. A court d'idées, elle finit par convoquer sa fille Lili Rose qui, dès l'âge de 1 m
Critique
Séduction fatale.
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publié le 2 août 2001 à 0h19
(mis à jour le 2 août 2001 à 0h19)
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