Armand Guerra, de son véritable nom José Estivalis Calvo, est un cinéaste qui était encore inconnu il y a six ans. Depuis, la Cinémathèque française a restauré la Commune, sur les événements révolutionnaires de 1871, l'un des films qu'il a tournés juste avant la Première Guerre mondiale pour le Cinéma du peuple, coopérative libertaire. De son côté, l'historien du cinéma Ferran Alberich, travaillant pour la cinémathèque d'Aragon, a reconstitué Carne de Fieras, film réalisé pendant le début de la guerre d'Espagne à Madrid. Et voilà qu'en prime et dans le même élan, Ezequiel Fernandez a réalisé ce Requiem pour un cinéaste espagnol, documentaire assez poignant sur la vie de ce globe-trotter libertaire né à Valence en 1886, et soudainement mort dans la rue, à Paris, en 1939. Dans ce film, on apprendra également que Guerra a parcouru les Balkans dans les années 10, milité au sein de divers groupes anarchistes, travaillé dans les années 20 pour la UFA, à Berlin, juste avant la prise de pouvoir par les nazis, qu'il est ensuite revenu en Espagne, et qu'il y a filmé la guerre civile du côté républicain.
On entend surtout sa fille, Vincente Ricart, qui explique comment tous ces films restaurés lui ont permis de retrouver un père qu'elle à peine connu (elle avait 8 ans quand il est mort). Depuis, Vincente a continué de travailler à la mémoire de ce réalisateur disparu. Elle a notamment traduit le récit que Guerra a fait de son expérience de cinéaste au front: A travers la mitraille, éd.