Au début, ils sont tous super potes. Assis dans des canapés autour d'une table basse, les neuf candidats s'esclaffent et semblent prêts à prendre l'apéro. Et puis le générique, tel le couperet de la guillotine, s'abat. D'un coup, l'ambiance s'est congelée. Plein cadre se dresse Laurence Boccolini que les candidats appellent «l'animatrice». Lèvres pincées, les yeux mi-clos derrière de sévères lunettes, filmée en contre-plongée, elle affiche l'air buté du tortionnaire et lâche sur un ton prompt à ficher les chocottes au téléspectateur: «Bonsoir vous allez regarder le Maillon faible.»

Chambre funéraire. Sous les lumières bleutées qui donnent au plateau de faux airs de chambre funéraire, on retrouve les candidats derrière leur pupitre, en arc de cercle autour de Maîtresse Boccolini. Aveuglés par un projecteur blanc façon commissariat, ils subissent tour à tour la question. Et «l'animatrice» ne leur épargne rien. Laurence Boccolini qu'on avait connue en marrante à la radio et à la télé, la joue ici sado-maso. Vêtue d'une longue toge noire, les mains dans le dos ou agrippées à son pupitre dirigé comme un flipper vers le candidat qu'elle veut tilter, l'animatrice en fait des tonnes dans l'humiliation. «Vous êtes risibles», «vous êtes minables» sont ses phrases de prédilection qu'elle prononce mâchoires serrées, avec dans la voix des inflexions de surveillante générale psychopathe façon Miss Ratched dans Vol au dessus d'un nid de coucou.

Depuis le 9 juillet, le Maillon faible, premièr