Pour les émigrants chinois, c'était l'Extrême-Orient, pour les conquistadors, c'était le Nord, tandis que pour les Indiens, c'était tout simplement le centre de l'univers. Comme d'habitude, les colons européens eurent le dernier mot. En l'occurrence, l'Ouest, appellation consacrée pour les 5 millions de kilomètres carrés de forêt, de désert et de montagne, entre le Mississippi et le Pacifique, et des grandes plaines du Nord au Rio Grande.
Raconter cette histoire de quelque quatre siècles, même en huit épisodes de plus de une heure chacun, semble un postulat audacieux. Plutôt que s'égarer dans une approche chronologique forcément touffue, Stephen Ives, le réalisateur, a donc choisi l'angle de la légende. L'Ouest traité comme une véritable usine à mythes, peuplé d'une kyrielle de héros et de salauds, et où alternent massacres et morceaux de bravoure. Et le récit fait mouche. Même si le déficit iconographique (du moins dans le premier épisode) conduit le réalisateur à user et abuser de plans de couchers de soleil sur le Grand Canyon ou de vols de canards sauvages dans le clair obscur matinal. Dans ce premier volet, on suit l'épopée de conquistadors égarés dans leurs armures au milieu des déserts du Nouveau-Mexique, pourchassant de nouveaux eldorados. On suit également l'odyssée tragique de Poppe, soldat espagnol devenu commerçant itinérant, traitant avec les tribus indiennes avant qu'elles ne soient réduites en esclavage par ces mêmes Espagnols.
Hélas, malgré le renfort généralem