Les nouvelles fantastiques d'Edgar Allan Poe constituent un réservoir inépuisable de scénarios pour le grand écran comme pour le petit. La chaîne Festival rediffuse cette semaine six honnêtes adaptations des Histoires extraordinaires, réalisées pour la télévision française en 1981. Parmi elles se distinguent deux moyens métrages d'un certain Maurice Ronet. Ne cherchez pas d'homonyme, il s'agit bien de l'acteur, jeune premier et seul rival crédible d'Alain Delon leurs deux rencontres à l'écran se sont d'ailleurs terminées dans le sang: victoire du cadet Delon par meurtre aquatique de son aîné dans Plein Soleil et la Piscine. Si la carrière du comédien Ronet compte, hélas, plus de panouilles que de rôles marquants (exceptions faites du suicidaire Feu follet, pour Louis Malle, ou du débauché Raphaël, pour Michel Deville), sa filmographie de réalisateur est des plus intrigantes. Son premier long métrage, le Voleur du Tibidabo (1965), multipliait les ruptures de ton et les effets baroques dans une tentative gonflée de retrouver l'esprit des grandes comédies musicales hollywoodiennes. Changement total de registre onze ans plus tard: Ronet adaptait alors avec brio le Bartleby d'Herman Melville, dans un film étonnant de dépouillement et de rigueur. Il envisageait de tourner un Semmelweiss, d'après Louis-Ferdinand Céline, quand il mourut à 56 ans d'un cancer, en mars 1983. Entre-temps, ce touche-à-tout avait tourné pour la télévision un documentaire animalier consacré aux varans de
Critique
Maurice Ronet, plein Poe
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par Samuel DOUHAIRE
publié le 7 août 2001 à 0h21
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