Autant le dire tout de suite, il faut violemment s'intéresser aux histoires d'évasion de Berlin-Est vers Berlin- Ouest par tunnel, parce que: primo, le documentaire diffusé dimanche est le deuxième de la semaine sur la question (Libération du 8 août), anniversaire de la construction du Mur oblige; deuzio, il est long, et aucun détail technique ne nous est épargné sur la difficulté de construire un tunnel pour déboucher sur la Schonholzerstrasse; tertio, il faut supporter les reconstitutions grotesques chères aux documentaristes allemands (la CIA, qui aurait pu être derrière l'opération, est symbolisée par un bureau sur lequel sont posés un verre, sans doute, de whisky, une bouteille de Coca près d'une photo de Kennedy tout en dents...), les images au ralenti et la musique grandiloquente. Moyennant quoi, l'histoire de ces quatre gaillards, deux Allemands et deux Italiens, qui ont décidé de creuser un tunnel pour faire évader leurs proches est des plus étonnantes. Au total, 29 personnes sont sorties, dont la femme et les enfants du dénommé Claus, soupçonné par les autres d'être un espion: le couple pleure encore, quarante ans après, en racontant l'évasion de Claus sous les yeux de sa femme restée seule avec sa petite fille derrière les barbelés, la prison, l'accouchement du deuxième enfant, que son père ne serrera dans ses bras qu'à 4 mois, dans le tunnel. Chaque histoire est évidemment bouleversante. Mais le documentaire a aussi le mérite d'aborder franchement la question du