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Libération
Critique

Baril de pellicules.

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«Le Fantôme de Tito» (1999), de Vinko Bresan, et «Accroché au ciel» (1999), de Ljubisa Samardzic. Arte, 20 h 45 et 22 h 25.
publié le 13 août 2001 à 0h23

De bonnes nouvelles du front cinématographique de l'ex-Yougoslavie. En programmant un cycle étrangement qualifié de «yougoslave» (il ne rassemble pas seulement quatre films yougoslaves, mais aussi une production croate et une slovène), Arte montre que dans les Balkans, il y a autre chose à voir que des images de guerre ou des films signés Emir Kusturica. A Belgrade, comme à Zagreb ou à Ljubljana, on a continué de tourner pendant et juste après la guerre.

Le cycle s'ouvre sur une soirée serbo-croate à fronts renversés. Vinko Bresan narre les aventures burlesques d'un petit village dalmate saisi par un accès de fièvre «yougo-nostalgique». Le fantôme de Tito tire de leur torpeur les anciens partisans, qui ruminent leur amertume, tandis que le maire, converti au capitalisme, cherche à dynamiser sa commune. Stipan, un enfant du pays devenu policier, mène l'enquête. Le pseudo-spectre ravive la mémoire d'un passé refoulé dans un pays nouvellement indépendant, plus connu pour son nationalisme ombrageux que pour sa nostalgie d'une époque révolue: celui de la Yougoslavie autogestionnaire. Hélas, le rythme de cette farce absurde s'essouffle trop vite.

A l'inverse, Accroché au ciel, de Ljubisa Samardzic, démarre poussivement avant de décoller. Sur fond de bombardements de l'Otan, à Belgrade, des jeunes désoeuvrés tuent le temps à coups de bières, de dragues et de blagues ineptes. Jusqu'à ce que Kaja, un ex-champion de basket dont la vie part en lambeaux, se mette en tête de reconstruire l