Passons donc une soirée avec le rat: l'animal que l'homme déteste le plus au monde tant le rongeur lui ressemble. Censé peupler les entrailles de la terre dans les mêmes proportions que l'homme sa surface, le rat connaît l'inconvénient majeur de voir ses dents pousser en permanence. Le voilà donc condamné à ronger tout ce qui lui passe à portée de crocs pour en freiner la pousse. Explication tirée de Terreur à domicile, un nanar de George Pan Cosmatos (futur réalisateur de Rambo 2), où Bart Hughes (Peter Weller, futur Robocop) fait un combat personnel de sa lutte avec un énorme Rattus norvegicus dévorant son home sweet home new-yorkais. Cadre autodidacte en passe d'être promu, Bart, abonné à la course du rat au boulot, doit rempiler à la maison. Il délaisse le dossier test qui le sépare d'une promotion pour éplucher les archives ayant trait à l'ennemi de sa tuyauterie et de ses fils de téléphone. L'occasion de moments didactiques, plus distrayants qu'un reportage dans les égouts. A ranger avec l'autre scène clé du film: un repas de travail plutôt chic où Bart, soucieux, se lance dans un exposé sur les prodiges que peut accomplir le «chien du diable», insistant sur son incroyable résistance. Bientôt obsédé par ce rat qui le nargue, il s'enferme chez lui, néglige de tromper sa femme avec sa secrétaire, pourtant aux petits soins, et picole dans sa baignoire, batte de base-ball à ses côtés. Harnaché comme un quaterback, massue cloutée en main, il finira par zigouiller le monstre
Critique
Deux kilos de rat.
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publié le 13 août 2001 à 0h23
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