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Libération
Critique

Rêve d'enfance

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«Astrid Lindgren», avec le film «Ronya, fille de brigands» de Tage Danielsson. Arte, 20 h 45.
publié le 14 août 2001 à 0h24

Si Ronya, fille de brigands rappelle Bilbo le Hobbit ou le Seigneur des anneaux, de Tolkien, ce n'est pas par hasard. Celui-ci s'inspira des mythes nordiques pour donner une mythologie à l'Angleterre. Mythes que le spectateur retrouve dans ces contes mâtinés de chamanisme propre au Finnois Arto Paasilinna, au Norvégien Knut Hamsun ou à la Suédoise Astrid Lindgren (1), best-seller de littérature enfantine avec Fifi Brindacier, qui renouvela le genre.

Son dernier roman, publié en 1981, a inspiré le film de Tage Danielsson, Ronya, fille de brigands. Un conte initiatique qui décrit les épreuves que traverse une fillette de 11 ans pour devenir adulte. Avec, comme ressorts romanesques, une bande de brigands qui s'oppose à un autre clan, deux enfants, chacun dans une moitié de château fort, le tout au milieu d'une forêt avec animaux et créatures magiques. La fillette, Ronya, doit s'approcher des dangers signalés par ses parents pour les comprendre. «Je vais au bord de la rivière pour prendre garde à ne pas tomber dedans.» Tout le film est fait du point de vue de l'enfant, Astrid Lindgren ayant écrit, comme à son habitude, «une histoire pour l'enfant qu'elle était». La certitude de l'amour donne à la fillette une liberté de ton, une insolence taquine qui n'exclut pas la force de (bon) caractère. Beaucoup de tendresse dans ce film, mais aussi de la peur devant les harpies ­ corbeaux à buste de femme qui veulent dévorer les petits hommes ­ ou devant les très féroces nains gris, ou le f