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Libération
Critique

Ananas élu de Dieu.

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«Noriega, l'élu de Dieu», de Roger Spottiswoode (2000). Cinéstar 1, 18 h.
publié le 17 août 2001 à 0h25

De 1983 à 1989, Manuel «Tony» Noriega fut seul maître à bord du Panama, après Dieu, bien sûr, dont il se croyait le protégé. Le Panama a beau ne pas être un navire mais un pays d'Amérique centrale, le dictateur au visage grêlé y bénéficia d'une grande complaisance. Condamné en 1992 à quarante ans de prison pour trafic de drogue, «Face d'ananas», le bien-nommé, croupit toujours dans une cellule de deux pièces à Miami. L'ex-commandant des forces de défense panaméennes, libérable en 2013, mais espérant une prochaine extradition vers son pays, n'y sera de toute façon pas à l'abri de la justice. Ancien indic de la CIA, se vantant d'être dans les petits papiers de George Bush senior, Noriega se croyait invincible dans ses oripeaux de caïd. Mais il est souvent allé trop loin, trafiquant et tuant. A tout cela, une raison, sur laquelle est bâti ce téléfilm : sa certitude d'être l'élu de Dieu alors que son maintien en place devait plus à la chance et à la stupidité de ses ennemis putschistes. Alors qu'il est réfugié dans l'ambassade du Vatican, les troupes américaines parviendront à le déloger grâce à un peu de fumée et du heavy metal poussé à fond les baffles... Après Roger Rabbit, Bob Hoskins jubile d'enfoncer l'ex-homme fort, en en faisant un général d'opérette nanti d'une mégère à la Xanthippe. Les roucoulades avec sa maîtresse, les séances de chirurgie faciale en Suisse, les consultations d'un devin vaudou, tout ce qui pouvait ridiculiser «Tony» est là. Détails amusants d'un film