D'accord, se coller une rasade de mezcal dans le gosier pour commencer l'après-midi n'est peut-être pas idéal. Mais voilà, depuis sa parution, à tort ou à raison, le livre dont il s'agit ici est associé aux alcools forts. Une rasade, donc, peut-être nécessaire pour s'enquiller trois heures de circumnavigation au Mexique, pays de moustachus et d'églises belles comme des gâteaux. Pays, surtout, où vécut Malcolm Lowry. Deux séjours, décisifs, en 1936 et 1937, puis après la guerre, en 1945 et 1946. Lors du premier, il ébauche ce qui sera son roman le plus connu, dont il enchaînera quatre versions, l'ultime en 1947, Au-dessous du volcan (et dont une dernière traduction est parue avec pour titre Sous le volcan). Le livre enflamme ses lecteurs, dont Max-Pol Fouchet et Maurice Nadeau, qui font leur métier d'éditeurs et contribuent à faire connaître l'auteur et l'ouvrage. Frédéric-Yves Jeannet, lui aussi, veut faire son métier et, micro en main, a pris la route de Cuernavaca, où vécut le bonhomme, Tepoztlan et, bien sûr, Mexico. On pourra critiquer ces voyages-là, quasi mystiques, sur les lieux prétendument marqués par les artistes: Rimbaud à Harar, Proust à Cabourg, Van Gogh à Auvers. Le fanatique, compulsivement, y guette l'indice, la preuve que le poète, le peintre qu'il vénère n'en était pas moins homme. Comme si c'était utile! Et arrive ce qui devait arriver, il n'y trouve que ce qu'il y apporte. Le réalisateur de ces trois heures procède semblablement c'est le côté agaçant de
Critique
Voyage sous mezcal
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par Sophie ROSTAIN
publié le 18 août 2001 à 0h26
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