C'est une histoire dont Hollywood fera tôt au tard un scénario. Peter Bart, 69 ans, rédacteur en chef de Variety, a été suspendu de ses fonctions vendredi. Il est soupçonné de racisme, sexisme et homophobie, ainsi que d'avoir manqué à la plus élémentaire déontologie journalistique.
La nouvelle a provoqué un mini tremblement de terre à Los Angeles. Variety, bien qu'il ne vende que 36 000 exemplaires chaque jour, n'en fait pas moins la pluie et le beau temps dans les studios hollywoodiens. Créé en 1905, ce journal est la bible de l'industrie cinématographique à Los Angeles. Son rédacteur en chef est l'un des hommes les plus puissants et des plus craints de tout ce que Hollywood compte comme producteurs, acteurs et autres scénaristes des grandes majors américaines.
Langage ordurier. L'affaire a débuté jeudi dernier. Ce jour-là, le Los Angeles Magazine publie sous la signature d'Amy Wallace une longue enquête sur Peter Bart. Titre: «Cet homme est-il le plus détesté d'Hollywood?» Peter Bart y est décrit comme un homme complexe, difficile à saisir, très brillant, aimant la controverse et détestant le «politiquement correct». Mais aussi comme un patron autoritaire, un rédacteur en chef qui n'hésite pas à modifier les articles de ses journalistes. «C'est mon journal, je fais ce que je veux», a-t-il lancé un jour à l'un de ses reporters qui se plaignait des changements apportés, sans son consentement, à son papier. Selon le Los Angeles Magazine, Peter Bart est aussi réputé pour son lan